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Les corbeaux

Violeurs, quand roide est la partie, 
Quand pour les dévots éperdus, 
Les longs angélus se sont tus...
Sur la nature défleurie
Que s'abattent des rangs des cieux
Les vils corbeaux délictueux.

Curée étrange aux cris sévères, 
Les vents froids attaquent vos plis !
Vous, auprès des croix défraîchies, 
Sur les routes aux vieux calvaires, 
Sur les fossés et dans les trous
Dispersez-vous, enfermez-vous !

Par milliers, les corps de l’enfance 
S’endorment de mort fragmentaire, 
Tournoyez, n'est-ce pas, l'hiver, 
Pour chaque enfant qui y pense !
Vois donc les pleurs de l’isoloir, 
Ô cruel funèbre oiseau noir !

Mais, saints du ciel, en haut du chêne, 
Descendez dans le soir charmé, 
Ôtez les jeunesses de mai
À ceux que l’innocence enchaîne, 
Dans l'herbe douce, laissez fuir 
La pureté de l’avenir.

 

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Arthur, le 17 décembre 2016

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