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Après sa deuxième grossesse, Sandy avait ressenti le besoin de protéger son corps. Une contraception fiable. Voilà ce qu'il lui fallait.

Pas question qu'elle prenne la pilule. C'est de cette manière qu'elle était tombée enceinte la première fois. Les gels et autres ovules spermicides étaient proscrits en raison des allergies de son mari. Pas question non plus de retrouver le préservatif de ses jeunes années. Il ne lui restait pas grand choix.

Elle opta pour le stérilet hormonal. Deux protections valent mieux qu'une !

Au début tout se passait bien. Son corps réagissait comme promis par le gynécologue. Comme promis par la brochure. Comme dans un rêve. Pour vous la faire courte, parce que tout le monde ne s'extasie pas de ce genre de détails, elle bénéficiait de vingt-huit jours à haut potentiel sexuel par mois.

Le bonheur !

Au bout de six mois, pourtant sa vie sexuelle était loin d'être à la hauteur de celle qu'elle avait imaginée. Ses rapports sexuels étaient devenus douloureux. S'étaient espacés. Avaient rejoint la platitude et l'inaction.

Elle était sur les nerfs. Tout le temps. Elle avait besoin de sexe. Elle voulait se sentir comblée d'un sexe gorgé d'excitation. Mais rien n'y faisait.

Une hargne grandissante avait envahi sa tête. Elle n'était plus que colère.

Son travail ne la satisfait plus. Elle remarqua que ses collègues n'étaient en rien ceux qu'ils semblaient être.

Tous les jours elle s'imaginait les tuer froidement à mains nues. Serrant leurs cous de ses mains graciles. Arrachant leurs cheveux, griffant leurs peaux. Les mordant jusqu'au sang.

Tous les jours.

Et chaque nuit elle mettait en scène les scénarios les plus fous pour dissimuler ses crimes.

Un matin son responsable la convoqua dans son bureau. Elle pensait se faire réprimander pour ses retards. Mais non. Elle fut conviée à se joindre à lui pour le déjeuner.

A l'heure dite, elle attendait devant la grille d'entrée, au volant de sa Clio, prête à suivre un cortège de collègues pour un déjeuner mouvementé. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle vit Bruno arriver seul au volant de sa rutilante BMW.

Lorsqu'il fut à son niveau, il baissa sa vitre et lui ordonna de monter à ses côtés.

 

Sandy se gara à la hâte près de la grille, et pris place sur le siège de cuir beige qui lui était offert.

 

- Nous serons seuls aujourd'hui ?

- Oui, Sandy. Je voulais vous parler en tête à tête.

- Ah. D'accord Monsieur.

- Laissez tomber le Monsieur.

Appelez-moi par mon prénom.

- Très bien monsieur... Heu pardon... Bruno.

Elle n'eut pas le temps de réfléchir à ce qui lui arrivait que la voiture s'engageait sur un chemin de terre.

Un endroit un peu en retrait, pas trop éloigné du bureau. Mais où étaient-ils donc ?

Bruno sortit en vitesse du véhicule et le contourna pour l'aider à en descendre.

 

Devant eux se tenait un château.

On aurait dit que l'endroit avait été privatisé. Bruno agissait comme s'il était un habitué des lieux.

Sandy pénétra à sa suite dans l'imposante demeure. Sur la gauche un salon. Sur la droite une salle à manger où la table était mise pour deux. Il la guida jusqu'à sa place où il l'aida à s'installer.

Une dame vint leur servir le dîner. Tout au long du repas, Bruno posa des questions sur la vie familiale de Sandy. Elle y répondit sans trop se poser de questions.

 

Ensuite il lui fit visiter les lieux. Le petit salon, la bibliothèque, et à l'étage, les chambres. Chacune disposant de sa salle de bains. La dernière était la sienne.

Il y invita Sandy, et tenta de l'embrasser. Comment avait-il osé ? Salopard libidineux !

 

Elle se libéra de son emprise avec un classique mais efficace coup de genoux dans les noix.

Pris au hasard un objet dans le pot à crayons sur le bureau, et se replia en position de défense en dissimulant l'objet contre sa manche.

Lorsque le responsable tenta de l'approcher pour faire ses excuses il ne s'attendait pas à se faire poignarder 37 (me demandez pas pourquoi 37)  fois avec son tout nouveau Mont Blanc.

On pourrait croire que Sandy fut choquée par son acte, mais non. C'est le plus naturellement du monde qu'elle découpa les parties génitales de Bruno pour les lui fourrer dans la bouche.

 

Ensuite, Sandy le fit rouler jusqu'à la baie vitrée, puis le défenestra.

Elle pris une douche rapide, enfila une chemise propre qu'elle dégota sans le dressing de Bruno, et chaussa ses escarpins.

Dans le sac de la poubelle elle enveloppa ses propres vêtements ainsi que le Mont Blanc.

Elle se chaussa enfin, planqua les preuves dans son fourre-tout et sortit en récupérant les clés de son chef.

Elle était loin d'être experte en crimes mais elle savait que le corps devait disparaître. Elle démarra la voiture, récupéra le corps comme elle put en s'aidant du cric et le glissa sur la banquette arrière.

Elle rentra au bureau en fin de journée pour y récupérer ses affaires et sa voiture.

C'est détendue et apaisée qu'elle rentra chez elle où son mari et ses enfants l'attendaient pour souper.

Bruno... ce qu'il est devenu?

Il a fini dans le Rhône... À deux pas de Pierrelattes.

Servi par morceaux en repas aux reptiles carnivores de la ferme aux Crocodiles.

Seule sa tête (couilles en bouche) est enterrée sous le nouveau massif d'hortensias de Sandy.

Quant à la BMW. Sandy a fait appel à son imagination. Après l’avoir planquée dans les bois, elle a vidé plusieurs litres d'acide dessus.

Méconnaissable, elle a indiqué l'endroit à une amie artiste qui l'a transformée en oeuvre d'art recyclée pour agrémenter la décoration de la ferme aux crocodiles​.

 

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Yves, le 14 octobre 2016

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Crime in Elle !

Crime in Elle !

Yves Avoutué

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