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À boire ou j’tue l’chien !

Durant une  froide journée de décembre, j’avais soif. J’étais seul chez moi, nu, dans ma cave. Jacky était parti chercher du pain, pour m’éviter de sortir. Jacky, c’est mon ami. Mon seul ami. Il est muet.
C’est alors que je suis sorti dans la rue, la bite à l’air, petite s’il en est, et me suis mis à crier !
— À boire ou j’tue l’chien !
— Monsieur, un peu de tenue ! me répondit une petite vieille. Vous êtes à poil et le froid ne joue pas en votre faveur…
— OK, lui rétorquai-je, plein de répartie.
Je suis donc rentré m’habiller, et suis ressorti aussitôt.
— À boire ou j’tue l’chien !
— Monsieur, allez au bar au lieu de faire chier le monde ! me cria un vieux voisin passant par là.
— ‘Peux pas, pas d’sous ! lui balançai-je, toujours plein de répartie.
— Ben, débrouillez-vous, mais ‘faites pas chier ! me lança-t-il.
C’est alors que me vint une idée. Je suis allé sonner chez un voisin qui avait un chien (je n’en avais pas). Il n’était pas là. Je fracturai la porte avec ma bite et entrai dans sa demeure. Le chien, un berger allemand, me sauta dessus et me mordit comme si j’étais un bifteck.
— On va promener ? lui dis-je.
Soudain, sa queue s’est mise à frétiller, la mienne aussi à l’idée de boire un coup. J’ai donc sorti le chien, et l’ai emmené chez moi. J'ai pris un hachoir et l’ai égorgé en criant.
— Pas à boire !? J’tue l’chien !
Dix minutes plus tard, j’ai revendu la carcasse au chinois du coin et suis parti m’acheter un pack de bières. De la Kronenbourg, c’était. J’ai picolé tout le pack.
Quelques minutes plus tard, Jacky revint avec une baguette et un cadeau bien emballé. Sur son ardoise (qu’il utilise pour parler avec moi), il écrivit quelques mots : « Joyeux Noël en avance. Au cas où t’as soif. ». Dans le cadeau, un pack de bières. Pauvre chien.

 

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Lucas Social, le 07 décembre 2016

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