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Consentement et contentement

 

 

Taisez-vous. Je le sais, il n’y a rien d’original dans mon vice, je suis exactement comme les autres, je suis malade, il y a des trucs qui m’excitent, qui me poussent à recommencer, à chaque fois, encore une fois, pour retrouver les sensations, toujours les mêmes.

Par exemple, ce que j’aime, c’est les entendre gueuler. J’adore. Je réplique immanquablement avec un « ta gueule » triomphant. Je les gifle et répète encore « ta gueule » tout près de leur oreille. À chaque fois. Ce « ta gueule » que je murmure est un régal, pour ma bouche et mon âme. Ce sont les uniques mots que je leur offre. Simples, clairs, précis, factuels.

Mais j’aime aussi la transition, ce virage du moment de surprise quasi ravie vers la panique. Je jouis particulièrement du spectacle de ce basculement dans la terreur. Les yeux, la bouche qui se transforment en une expression unique. Tout cela est d’une banalité confondante. Juste que je m’étonne toujours qu’il y ait tant de rondeurs dans un visage affolé.

Depuis peu, j’aime que mes victimes soient fortes et même un peu grasses, c’est plus confortable. Les maigres ne m’excitent plus. C’est assez récent. Cela m’intrigue, mais c’est ainsi.

Mais j’aime aussi les suivre, discrètement. J’aime les aborder, tranquillement. J’aime réussir à les charmer, leur inspirer confiance. Et surtout j’aime la bagarre, la facilité que j’ai à les maîtriser, leurs cris de douleur. Je suis ceinture noire, ça aide. Évidemment.

En réalité, j’aime tout. Oui, quand j’y pense, je dois bien admettre que j’aime l’avant, et même l’avant-avant, le pendant et aussi l’après, quand je les laisse partir. Alors j’aime leur humiliation. Tiens, c’est peut-être cela que je préfère.

Non ! Ce que je préfère, c’est quand je tire leur pantalon, juste après leur avoir mis les menottes. Leur gueule à la vue de la seringue. Parfois je regrette de ne pas les prendre en photo. Mais bon, on ne peut pas être au four et au moulin… Bah, de toute façon, le souvenir de leur expression à la vue de la seringue suffit à me divertir lors de mes trop nombreuses nuits blanches.

Là je ne traîne plus, faut faire gaffe, car c’est le moment où ça se débat le plus. Toujours. Je fonce et j’enfonce ! Je plante la seringue dans leur bite. La dose recommandée est de 10mcg/ml. Je chipote pas, je mets le double, d’office. Y’en a qui pleurent, bien plus souvent que je n’aurais cru. Mais ça ne traîne pas, moins d’une minute après, ils bandent. Haut et dur. Moi non plus, je ne traîne pas, je lève ma jupe et les chevauche. Je leur fous des baffes en même temps et je cavale sur leur queue. À dada, à grand dada, sur le cheval de bon papa. Et je ris. En général, je jouis assez vite. Je me relève, leur balance les clés des menottes et les regarde se libérer, se barrer. Parfois ils m’insultent, mais ils attendent d’être assez éloignés pour cela.

Pas un qui a porté plainte.

C’est qu’ils aiment ça, non ?

 

 

(Un texte pas compliqué en l’honneur du 8/3, journée de la femme)

 

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FPC, le 7 mars 2017

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