Je m’appelle Scott.
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J’ai un message à transmettre de la plus haute importance.
Les fournitures bureautiques sont primordiales. Fondamentales, devrais-je dire !
Je lutte depuis de nombreuses années contre la maltraitance qui leur est infligée.
En effet, sous prétexte qu’ils ne peuvent s’exprimer comme nous, tous genres de méfaits sont accomplis et restent impunis.
On se permet d’abandonner un calepin sur le banc d’un parc, à la veille des vacances, parce qu’on n’a plus de place pour lui dans son sac à main.
Parce qu’il est vide, on considère son critérium inutile. Il est alors lâchement jeté à la poubelle, abandonné à son triste sort quand il pourrait avantageusement orner le pot à stylos de votre bureau.
Par votre maladresse, vous avez posé votre tasse de café sur une gentille feuille de papier blanc, ainsi marquée à vie. Plus jamais elle ne sera regardée de la même manière, plus jamais elle n’aura le bonheur de sentir vos yeux envieux la parcourir comme si elle était encore vierge. Vous l’avez salie, bafouée. Dorénavant, elle pourra tout juste prétendre recevoir vos gribouillages.
La règle en bois, après avoir eu son heure de gloire dans les années 40, la voici reléguée au rang d’antiquité, remplacée par la vulgaire mais moderne règle en plastique. Bienvenue dans l’aire 4F : du faux, du froid, du facile, du fragile.
L’heure est grave !
Ce matin, Clotilde, ma tendre Clotilde, a marché sur une punaise dormant tranquillement sur le sol. Elle a hurlé dans toute la maison, injurié les murs, les saints et tout ce qui se trouvait sur son passage. Elle a ôté la pointe de son durillon gauche et l’a lancée dans la corbeille d’un geste rageur comme si elle ne représentait rien. Est-ce sa faute si la pauvre malheureuse avait été posée là sur son passage ? Est-ce sa faute si Clotilde n’avait pas les yeux en face des trous au réveil ? Est-ce, là encore, sa faute si Clotilde ne portait jamais ses chaussons ?
Je m’insurge ! Protégeons nos fournitures sans défense !
Aidez-moi ! Votez Scott Chais !
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Scott, le 3 mars 2017