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Kiwi la grande

Il était une fois...

Dans un monde où la nature était reine, et où les hommes n'avaient pas encore posé leurs tongs...

Dans les branches d'un arbre plusieurs fois centenaire...

À l'intérieur d'une petite maison en bois d'où l'on pouvait observer un magnifique paysage...

Une petite héroïne.

Petite car sa taille n'était pas bien grande, mais son courage, son caractère et sa force en avaient vaincu plus d'un.

Certes, de prime abord elle ne payait pas de mine, mais un observateur attentif aurait remarqué sous ses poils des formes pulpeuses, ses bras musclés et pleins de force, son sourire éclatant mais aussi prêt à mordre jusqu'au sang ceux qui faisaient le mal.

Cette héroïne, c'était Kiwi le kiwi !

Elle était connue par énormément de monde, notamment dans la forêt où elle vivait depuis le jour où elle avait battu à mains nues Gérard le Renard, qui avait volé les œufs de Solange la Mésange.

Mais tout ça c'était du passé.

D'ordinaire il ne se passe pas grand chose dans la forêt, et Kiwi était allongée dans son canapé, léchait amoureusement son magnum en lisant Lafourrée, le journal local, cherchant à savoir qui couchait avec qui, et accessoirement s'il y avait des crimes qui avaient été perpétrés.

Lorsque la sonnette de la porte d'entrée se fit entendre.

Kiwi se dirigea vers elle de sa démarche bondissante. Oui, parce que Kiwi a des bras, mais pas de jambes. Alors certes ça a mis un terme prématuré à sa carrière de mannequin, mais par contre ça lui fait des économies en porte-jarretelles,...

Donc, Kiwi ouvre la porte.

Et devinez qui elle voit. Le père Noël ? Jeune vieille de Fontenay ? Non ! C'est son jeune acolyte qui l'accompagne dans ses aventures, le jeune et poilu Chaton le chaton !

 

« Oh, salut Chaton, quel bon vent t'amène ?

— Arf, je sais que j'ai mangé du cassoulet, mais t'aurais pu faire comme si de rien n'était. Je passais juste pour te dire que le mariage de Serge l'asperge et Jeanne la banane est prévu pour jeudi. Ça fera un beau couple, Jeanne et Serge...

— Cool, je leur offrirai mes dragées surprises.

— Me dis pas que tu vas ressortir ces vieux tampax recouverts de chocolat blanc. Je te rappelle que, depuis, la famille Blaireau refuse de te parler...

— Bof, c'est pas ça qui m'empêche de dormir tranquille. Mais... Regarde là-bas, sous cet arbre ! Que se passe-t-il ???

— Où ça ? Je vois rien moi.

— Là, entre le chêne où vit la famille Dugland et le pin de ton amie.

— Mon amie ? Laquelle ?

— L'amie du pin...

— ...

— Roooh allez quoi, elle était cool celle-là ! Non mais je plaisantais pas, il se passe vraiment un truc là-bas. Tiens, suis mon doigt.

— Je peux pas il a pas bougé.

— ...

— Ouais bah ça va, moi aussi je sais faire des blagues nulles.

— Ah c'était une blague ? Bon allez regarde le coin là-bas, merde.

— Mmmmm, alors je vois... l'écureuil qui rentre les noisettes dans son trou... Madonna qui pond un œuf... et oooooooh mon gode !

— Ah, tu as vu toi aussi !

— Mais il faut absolument arrêter ça !

— Je suis entièrement d'accord, à la Kiwimobile ! »

 

Kiwi sauta donc sur son moyen de locomotion préféré.

Vous vous doutez déjà que ce n'est pas un truc ordinaire...

Pouvant atteindre une vitesse de 10 km/h (en descente et avec beaucoup de vent pour le pousser), sans roues mais doté d'une queue bien visible, capable de sauter... Et oui, cet engin c'est Chaton.

Plantée fièrement sur son crâne et les bras agrippés à ses moustaches qui font offices de rênes, Kiwi donna le signal du départ en hurlant "hue cocotte !".

Et la cavalcade est lancée !

Chaton bondit de branche en branche pour progressivement revenir au sol.

Mais un imprévu met leurs vies en danger ! Alors que Chaton allait atteindre une des branches les plus basses, il voit que Roger le Blaireau est justement en train de la grimper.

Et c'est le drame !

Roger et Chaton se percutent, tous deux tombent, et si Roger le Blaireau réussit à atterrir sur les dents, Chaton, lui, retombe sur ses pattes. Mais sa patte arrière droite émet un sinistre craquement. Kiwi, qui est restée indemne (ce qui a coûté la moitié des poils de la moustache de Chaton), saute à terre pour ausculter plus en détail la patte meurtrie.

 

« Aïe aïe aïe, c'est pas du joli, heureusement pour toi que j'ai fait du kung-fu, je vais pouvoir t'arranger ça, serre les dents !

— Serrer les dents ? Tu ne vas tout de même paaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaïe !!! »

 

Prenant la patte dans ses mains, Kiwi la remet en place une première fois, puis une seconde fois pour la rendre plus cool, puis de nouveau une troisième fois parce que finalement c'était mieux au début.

 

« Voila t'es nickel, on peut y aller ! Encore désolé Roger !

— 'u 'as 'e 'e 'ayer 'a'o'e ! »

 

Mais Roger n'eut pas le temps de poursuivre plus longtemps sa diatribe édentée, puisque Kiwi et Chaton avaient pris la poudre d'escampette (qui d'ailleurs ne leur avait rien demandé, mais là n'est pas le sujet).

Une demi-heure plus tard, Chaton avançait dans un bois touffu avec précaution, Kiwi toujours juchée sur son crâne.

« Je crois qu'on est pas loin de l'endroit, dit Chaton

— Oui, faut éviter de faire du bruit si on veut le prendre en flag'. »

 

Ils finissent par arriver au bord d'une clairière, et en avançant la tête à travers un buisson ils voient ce qu'ils cherchaient : Gérard le Renard. Gérard arpentait la clairière en reniflant, comme s'il cherchait un truc.

Kiwi l'observait attentivement lorsque certains mouvements brusques de Chaton détournèrent son attention.

« Mais arrête de bouger, qu'est ce que tu as ? Chuchota Kiwi.

— Je... c'est le cassoulet qui remonte... peut plus me retenir... descend, vite ! »

 

Kiwi saute à terre, mais atterrit sur une branche morte, ce qui fait un craquement sec. Gérard relève la tête, regarde dans tous les sens tout en faisant entendre des « snif snif ».

C'est alors que Chaton lâche un énorme pet, pas du genre « PROUT », plutôt du genre « PRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRRTTTTTT ».

Gérard le Renard reste immobile, humant l'air avec méfiance.

Puis il sent.

Et il prend la fuite immédiatement.

 

« Ah c'est malin ! Maintenant on peut plus savoir ce que cette sale bête manigançait, tempête Kiwi

— Désolé Kiwi. Faut que je m'isole, j'ai un travail à terminer...

— C'est ça, tu manques pas d'air.

— Ahah, très drôle… »

Et pendant que Chaton fait des bruits bizarres caché dans un gros buisson, Kiwi inspecte la clairière, essayant d'imaginer ce que cherchait Gérard. Elle est penchée sur un caillou bizarre (un parallélépipède bifluoré alternatif) lorsque Chaton fait son retour.

 

« Ah je me sens mieux.

— Moi aussi je sens mieux...Dis, c'est quoi ça ?

—Quoi ça ?

— Ce truc qui dépasse de ton... enfin sous ta queue.

— De quoi tu parles ? Ah tiens oui, c'est un truc que j'ai trouvé avec lequel je me suis essuyé.

— C'est bizarre comme feuille, fait voir. »

Elle prend dans sa main une grosse feuille venue d'un arbre qu'elle ne connaît pas, souillée par endroits.

« Tu me montres l'endroit où tu l'as trouvée ? »

 

Ils se dirigent alors vers le buisson que Kiwi observe attentivement.

« Elle était où cette feuille ?

— Là, à côté de la m... enfin là.

— Regarde, il y a d'autres feuilles, et on dirait qu'elles entourent quelque chose. Qu'est ce qu'il peut y avoir à l'intérieur ? »

 

Kiwi ouvre avec précaution les différentes couches de feuilles, et trouve finalement à l'intérieur... une banane.

 

« Tout ça pour une banane ? Bizarre…, réfléchit-elle.

— On sait jamais, elle est peut-être différente. »

Chaton ouvre donc la peau de la banane. Tout est normal, la banane n'est même pas pourrie. Chaton mord donc dedans.

« Nan, elle a un goût de banane, peut-être un peu farineuse c'est tout.

— Attend, regarde, y a de la poudre qui tombe du cœur de la banane. On dirait du sel. »

Chaton renifle la poudre, puis la goûte.

« C'est bizarre, ça a un goût étrange... Dis t'as pas envie de courir un 100m ? Moi je pète la forme !

— Euh, tu te sens bien ?

— Ah ouais, je suis en pleine forme ! Allez hop je vais faire le tour de la forêt, on se revoit dans quelques jours, à la revoyure !

— Hein ? Mais... Chatoooooon ! Il est parti ! Elle est vraiment bizarre cette poudre.

— Normal, c'est de la cocaïne, intervient Gérard. »

Kiwi sursaute, puis fait un saut de côté roulé-boulé triple loops Axelle Red, et atterrit gracieusement en position de combat, face à Gérard. Et accessoirement sur la bouse déposée par Chaton, mais sinon ça méritait bien un 9/10.

 

« Oh, je t'ai fait peur ? Toutes mes excuses, je croyais que tu m'avais entendu arriver.

— Ne t'approche pas ! Je t'ai déjà battu une fois, souviens toi !

— Oui, ça va, j'ai compris la leçon. Mais j'ai changé maintenant. Je ne fais plus le mal. Je suis entré dans la police, et je suis même devenu végétarien !

— Tu mens, vil renard ! Tes yeux fuyants et ta méchanceté mal dissimulée sont visibles comme une robe rose sur Saint Chuck Norris !

— Mais je te dis que je travaille dans la police, et je suis chargé de démanteler un réseau de trafiquants de drogue.

— Un mot de plus et tu te prends une mandale dans la gueule, méprisable affabulateur !

— Attention, si tu continues je peux t'incarcérer pour outrage à agent.

— Tu l'auras voulu ! »

Kiwi fonce sur le renard, passe sous un Gérard médusé, l'attrape par la queue et, tout en continuant à courir, fait de grands moulinets avec ses bras. Le pauvre Gérard tourne dans les airs à grande vitesse, incapable de se libérer, lorsque Kiwi le jette sur un tronc. BAM ! Kiwi gagnante par KO.

 

« Ahaha, le Bien triomphe toujours, vilain renard ! »

Quel dommage qu'accaparée par sa victoire, elle ne voit pas une ombre se glisser derrière elle, armée d'une grosse massue.

 

Quelques heures plus tard, Chaton fait son retour sur les lieux.

«Pfouuuuuu, je savais pas, pfooouuuu, qu'elle était, pfouuuuuuu, si grande, pfouuuuu, cette forêt, pfouuuuuuu. Tiens, pfouuuuuu, où elle est passée Kiwi, pfouuuuuuuuuuuu. »

 

Chaton se met à appeler Kiwi, en vain. Puis il remarque des tâches de merde sur l'herbe.

« Tiens, c'est quoi ça ? On dirait que... Mais oui, apparemment Kiwi a sauté sur ma... enfin elle y a été en plein dedans. Puis elle a couru dans cette direction. »

 

Il suit donc les traces odorantes, qui s'arrêtent une dizaine de mètres plus loin.

« Étrange, on dirait qu'il y a eu un combat par ici. Cet arbre a sacrément dégusté, apparemment Kiwi a balancé quelque chose dessus. Mais... Nom d'une chatte sans poils ! C'est des poils et un pépin ! Il est arrivé quelque chose à Kiwi ! »

Chaton fait le tour de la clairière, sans obtenir de réponses à ses appels ni voir de nouvelles empreintes.

« Bon, réfléchissons. Elle n'est pas dans les environs, elle n'était pas seule, elle a été blessée... Kiwi a été kidnappée ! »

 

Bien plus près de la forêt, mais dans un endroit inconnu d'elle, Kiwi se réveille. Elle a mal aux poils, elle est ligotée et attachée à une racine. Apparemment elle est sous terre, probablement dans un terrier sous un arbre, mais elle en est pas très sûre car tout est plongé dans la pénombre. Elle se tortille, tape, en vain. Puis elle tend l'oreille, un bruit se faisant entendre.

« Pa est là !

— Arrête de faire du bruit Pedro. Dis-moi plutôt comment va notre invitée.

— Elle vient de se réveiller, Pa. Elle a essayé de se libérer mais avec les nœuds que je lui ai faits, elle y sera encore l'année prochaine.

— Bien Pedro. Il est temps qu'elle nous voie. Apporte une torche et ma caisse à outils, on va se marrer… »

 

À quelques kilomètres de là, Chaton vient d'arriver au commissariat de la forêt, une grande cabane en bois. Il fait son entrée dans le hall et se dirige vers l'accueil où un poulet picore une brochure contre l'obésité intitulée Un ver ça va, trois vers bonjour les dégâts.

 

« Bonjour monsieur l'agent ! Mon amie s'est fait kidnapper, il faut absolument partir à sa recherche !

— Ouhla, calmos p'tit gars, un kidnapping ? Ben voyons ! Il se passe jamais rien dans cette forêt, alors c'est pas parce que ta copine t'a battu à cache cache qu'il faut s'affoler.

— Mais non, vous ne comprenez pas, mon amie c'est Kiwi ! Elle a dû être capturée par un génie du mal, ou un savant fou !

— Quoi ? Tu as bien dit Kiwi ? Viens suis-moi.»

Le poulet mène Chaton dans un couloir rempli de dossiers, et frappe à une porte, qu'il ouvre lorsqu'on lui demanda d'entrer.

« Mon lieutenant, ce gamin dit que Kiwi a été kidnappée. Allez viens mon garçon et dit tout ce que tu sais au lieutenant. »

Chaton entre donc dans le bureau et se retrouve face à... Gérard le Renard, la gueule remplie de pansements et un plâtre le long de sa queue.

« Kiwi kidnappée ? T'as intérêt à tout balancer, petit bonhomme. »

 

Kiwi entend approcher deux êtres, mais comme la salle est totalement dans le noir, elle ne peut les voir. Soudain elle est aveuglée. On a braqué une lampe torche sur son visage.

« Alors Kiwi, la forme ? J'espère que tu ne m'en voudras pas pour ce traitement particulier...

— Ta voix me dit quelque chose... Qui es-tu ? »

L'inconnu tourne alors la torche de manière à illuminer son visage.

« Toi ? Salaud, je savais bien que j'avais bien fait de te corriger ! Tu l'as bien mérité, Roger le Blaireau !

— Je te rappelle que c'est toi qui as commencé, avec tes dragées piégées, alors que nous ne t'avions rien fait ! À cause de toi ma femme est morte étouffée le jour de mon mariage, parce qu'elle s'est coincée le tampax dans la gorge et qu'il a gonflé quand elle a bu du champagne. Tu as fait de moi un veuf et mon fils Pedro est orphelin, et tu te dis justicière ? Tu vas payer tout le mal que tu nous as fait !

— Blablabla, t'es pathétique mon gars. C'était juste une blague, c'est pas ma faute si ta femme bouffait des dragées par poignées de douze et qu'elle buvait comme un trou. D'ailleurs je t'ai plutôt rendu service parce qu'elle était moche et qu'elle schlinguait.

— Tu le prends comme ça ? J'étais prêt à te pardonner ! Si je venais te voir ce matin c'était pour te demander de faire des excuses ! Et voilà comment je suis récompensé ! Très bien, tu l'auras voulu. »

Roger montre alors un objet qu'il tient dans sa main. Une lame acérée, qu'il promène lentement le long du bras de Kiwi.

« Maintenant, tu vas subir quelque chose de très désagréable… »

 

Il commence à faire nuit dans la clairière, et Chaton est bien content d'être nyctalope. Il a longtemps cru que c'était une insulte jusqu'à ce que Kiwi lui explique finalement que ça voulait dire faire l'amour avec des travestis.

Gérard a accepté qu'il l'accompagne pour essayer de trouver des traces de Kiwi et de ses ravisseurs.

« Pfff, je vois rien, ils ont quand même pas volé ? râle-t-il.

— Je peux vous aider ?

— Quoi ? T'es dans la police ? T'as ton diplôme de pisteur ?

— J'ai juste une grosse envie de pister.

— Alors va derrière l'arbre là-bas et laisse faire la nature.

— ...

— Bon ça va, tu peux m'aider... Occupe-toi de fouiller ce coin-là. »

 

Chaton cherche des yeux mais il ne voit rien. Il cherche à l'odeur mais elle s'arrête brusquement, et il n'y a pas d'arbre proche où on aurait pu grimper. Il fait un petit tour, revient au centre lorsque... VLOUF !

« C'est quoi ce bruit ? Chaton ? T'es passé où ?

— Je suis tombé dans un trou !

— Voyons Chaton, c'est pas le moment de jouer là ! On cherche Kiwi, alors arrête de jouer à touche-pipi !

— Non mais c'est un vrai trou. En fait non, c'est un tunnel ! Et l'odeur de Kiwi passe par-là !

— Je suis trop grand pour passer dedans. Suis le tunnel en donnant des coups vers la surface pour que j'arrive à te localiser, on va remonter la piste. »

Chaton progresse lentement dans le tunnel, donnant de temps en temps quelques coups au plafond. Il avance depuis plusieurs dizaines de minutes lorsqu'il finit par entendre des cris lointains.

Avec effroi, il reconnaît la voix de Kiwi, mais ne comprend pas ce qu'elle dit, les sons étant déformés par la distance.

Il progresse aussi vite qu'il le peut sans faire trop de bruit et finit par arriver au bout du tunnel, qui s'achève dans une petite salle plongée dans le noir.

Les cris proviennent d'une pièce toute proche. Il s'en approche avec précaution, active sa nyctalopie (CLIC) et distingue vaguement deux formes. La première est penchée sur la seconde, qui hurle à s'époumoner. Sûrement Kiwi.

Il calcule ses chances, et va sauter sur le tortionnaire lorsqu'un gros poids s'abat sur lui.

« Hé pa, y a un inconnu qui nous espionnait ! Viens m'aider, je le tiens ! »

 

Chaton sort ses griffes et se bat au corps à corps contre son adversaire, qui fait à peu près sa taille et sa force. Un duel égal, mais qui risque de s'achever précocement si le père se pointe. Alors Chaton n'a plus le choix, il faut utiliser un coups bas pour sauver Kiwi. Il saisit une extrémité du petit blaireau et mord à pleines dents. « Aaaaaaaaah, mes couilles !!! »

Pedro s'écroule au sol, gémissant faiblement sur l'éventualité désormais compromise qu'il ait une postérité. Chaton se relève, prêt au combat et les sens en alerte. Il voit une grande ombre s'avancer lentement vers lui.

Toutes griffes dehors, Chaton saute sur la tête de son adversaire, et lui lacère le visage.

« Ah, petit enfoiré ! Tu fais du mal à mon fiston et en plus tu oses t'en prendre à moi ? Tu vas morfler ! »

Il saisit Chaton par la queue et le jette violemment contre un mur.

« Ahaha ! Alors, on fait moins le malin, hein ? Je vais en finir avec toi, et après je vais achever ta copine !

— Trop tard ! assène Kiwi.

— Quoiiiiii ? »

Il se retourne et distingue un poing qui se rapproche dangereusement de sa figure. Il essaye de l'arrêter avec les dents qui lui restent, mais elles ne résistent pas au choc subi. Roger est projeté en arrière, mais Kiwi ne fait que commencer la démonstration. La suite est trop violente pour être décrite ici, sachez juste que si Roger survécut à ce traitement, il eut tout de même 63 os cassés, la plupart en plus de 3 morceaux.

 

Une fois Roger hors de combat, Kiwi s'approche de Chaton, qui reprend connaissance.

« Ça va Chaton, pas trop mal ?

— Oh Kiwi, c'est toi ? Je suis très heureux de te voir vivante ! Mais... Tu as été... Nom d'une chatte sans poils, Kiwi, quelle horreur, cet infâme blaireau a osé te traiter de la sorte ! »

 

Car en posant sa patte sur le bras de Kiwi pour la soutenir, Chaton remarque tout de suite qu'il y a une anomalie. Kiwi n'a plus de poils.

En l'observant de plus près, il remarque que c'est toute sa belle toison qui a disparu, à l'exception d'une touffe dans le dos.

« Ne fais plus jamais allusion à ça, sinon je serai obligée de te faire des choses désagréables. Je n'ai jamais été autant humiliée, il faut absolument que je frappe quelqu'un.

— Euh... Kiwi ? Tu trouves que tu n'as pas encore assez cassé la tronche de Roger ? »

C'est alors qu'un bruit proche provenant de la surface se fait entendre.

« Chaton, t'es là ? Dis moi ce qui se passe, je peux pas rentrer dans ce terrier, lance Gérard.

— Ah ! il tombe à pic lui, je suis sûr qu'il est de mèche avec Roger, il va payer pour tout ce que j'ai subi ! »

Et elle bondit à toute vitesse en direction de l'entrée du terrier.

« Mais non attends ! C'est un gentil ! »

 

Mais il est trop tard. Chaton, qui n'a pas bougé, entend un « Ah tu es libre Kiwi ? » suivi de « Aaaaaaaah BOUM ! mais je... aaaaaaïe non pas la queue ! SCHPLAF ! ».

Lorsque la bagarre semble s'être arrêtée, Chaton remonte à la surface pour trouver Gérard allongé sur le sol, inanimé, tandis que Kiwi lui arrache des touffes de poils par poignées.

« Euh... Kiwi... On ferait bien de rentrer, on risque de te voir dans ta tenue… »

 

Cette parole sage fait l'effet d'une douche froide sur Kiwi, qui perd instantanément toute la colère emmagasinée.

« Oh oui, rentrons vite ! Et pas question de ressortir de chez moi tant que mes poils n'auront pas repoussé ! En attendant, je vais utiliser ceux du renard, ça me fera une sorte de moumoute intégrale.

— Tu n'étais pas obligée de choisir ceux de ses parties intimes… »

 

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Pat, le 6 décembre 2016

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